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138                      DE L'HABITUDE.

 nature, car l'habitude ne change pas les lois essentielles et
générales de la vie, elle ne peut que les modifier.
     La disposition naturelle de l'homme à l'imitation et celle
 de ses organes à la périodicité, telles sont, suivant le doc-
 teur Martin, les deux causes principales qui le prédisposent
 à contracter des habitudes; quant à leurs causes efficientes
 il les trouve dans les impressions déterminées et répétées sur
la sensibilité organique par les objets divers avec lesquels
l'homme est en rapport
    Nous sommes naturellement portés à rechercher le renou-
vellement des impressions agréables, et la succession plusieurs
fois répétée de l'acte qui les produit, développe et forme
l'habitude.
    11 n'est pas jusqu'aux impressions désagréables et doulou-
reuses au physique, repoussantes et antipathiques au moral
qui, par la répétition successive et longtemps continuée des
actes qui les produisent, finissent par donner naissance a
l'habitude ; c'est ainsi que l'organisme finit à la longue par
s'habituer à la douleur, et que la sensibilité d'abord surexcitée
par les premiers actes d'une impression violente finit par s'é-
mousser au point de rentrer dans son étal normal. C'est
ainsi que les poisons les plus violents en produisant des effets
toxiques successivement décroissants finissent par devenir de
la plus complète innocuité, et c'est ainsi qu'on s'habitue
au danger et a l'exercice de certaines professions qui au
début excitent habituellement la crainte, la répugnance ou
le dégoût.
    Notre disposition naturelle à l'imitation nous porte à con-
tracter les habitudes bonnes ou mauvaises, physiques ou
morales de ceux au milieu desquels nous vivons ; c'est ce fait
d'une incontestable vérité qui justifie ce proverbe si connu :
dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui lu es.
    Les maladies mêmes peuvent se développer sous l'influence