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74                         ÉGLISE DE SAINT-JEAN.

dait avec lui (1). Il avait pour cela, dans le sanctuaire, une chaire
de pierre qu'on y voyait encore il y a soixante ans ; elle était
placée du côté de l'Évangile. L'abbé de St-Just avait, tous les di-
manches, dans le Chapitre deSt-Jean, des fonctions à assigner aux
chanoines pour toute la semaine, conjointement avec les deux pre-
mières dignités de cet illustre corps. L'abbé de Savigny que les
chanoines de la primatiale regardaient comme leur confrère avait
dans le cloître sa maison qui lui servait d"hospice , tant pour
lui que pour ses religieux quand ils venaient à Lyon. Les cha-
noines comtes, les quatre custodes, et les abbés du diocèse, étaient
les seuls qui pussent célébrer aux autels majeurs de St-Jean et de
St-Etienne ; ces mêmes abbés assistaient avec un rang fort hono-
rable aux conseils que l'archevêque tenait à la tête de ses vassaux
des deux ordres, pour les affaires les plus importantes du diocèse.
   Outre les chanoines en titre il y en avait aussi d'honoraires. Sou-
vent les cardinaux ambitionnaient le titre de chanoine d'une église
si fameuse. Les princes laïques voisins se mettaient sur les rangs ;
le roi de France, et au moyen-âge, les sires de Villars et les comtes
de Savoie eurent comme un droit héréditaire au canonicat d'hon-
neur, niais ils ne le recevaient réellement qu'après s'être présentés
avec la chappe et l'aumusse à la porte du cloître.
   Quant aux revenus de cet immense clergé, ceux des chanoines
consistaient en terres ou mansions seigneuriales, et en livres capitu-
lâmes ou pay, qui se faisaient en deux termes. Cinquante-deux
villes ou villages(2) composaient les terres dépendantes du Chapitre
et comté de Lyon avant la Révolution.
   Outre les revenus réguliers du Chapitre, tous les membres de
l'église, tant le corps des chanoines que celui des incorporés, par-
ticipaient, lorsqu'ils assistaient à matines et à vêpres, à des dis-

  ( i ) Nous ne savons oomnicnl concilier l'opinion    de Devillc, nu sujet de
la longue durée du litre des choréveques, avec l'assertion de M. l'abbé De-
pery qui semble fixer à l'année 8 1 6 , la suppression des choréveques en
France. V . l'Histoire hagiologique du diocèse de Bellry, par M. Depery, vieaire-
gén. de Belley, i 8 3 5 . Tome I, p . 167.
  (2) Almanachs de Lyon au X V I I I e siècle.