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                         ÉGLISE DE SAINT JEAN.                    (59

ne s'arrêterait qu'autant de temps qu'il en fallait pour réciter la
prière prescrite; afin d'éviter le désordre, on devait entrer par une
des grandes portes et sortir par eelle de l'évêché ; le pont de
Bellecour enfin établi offrant un débouché tout naturel (1). Un der-
nier jubilé du même genre fut célébré à Saint-Jean en 1734.
Ces fêtes religieuses où se réunissait un concours immense de
peuple du Lyonnais et des pays voisins, donnèrent lieu à la créa-
tion des foires de Lyon qui ne présentent plus aujourd'hui que
l'ombre de leur ancien état.
   Cependant, le temps était arrivé où les divers pouvoirs locaux
qui s'étaient partagé le sol devaient inévitablement tomber devant
le pouvoir royal alors en plein progrès. La puissance politique du
Chapitre qui avait commencé à pâlir, dès le moment qu'il fut forcé
à faire le fief, et qu'un ressort royal eut été établi pour appeler
de ses officiers, s'évanouit en grande partie sous les règnes de
Charles VII et de Louis XI. Le premier de ces souverains mit gar-
nison non seulement dans les places fortes que le Chapitre avait à la
campagne , mais encore, chose inouie ! dans ce cloîlre où la suite
des rois même ne pouvait coucher. Bientôt après, en 1454, on
donne ordre d'arborer les armes du roi aux châteaux, puis on ré-
clame un droit de visite en son nom. Sous Louis XI, les empiéte-
ments continuèrent, non seulement de la part de l'autorilé royale,
mais encore de la part de la municipalité. Le lion avait vieilli.
Les échevins qui au temps de sa plus grande influence avait quel-
quefois saisi lecomtal pour dettes, venaient demander des redevances
au Chapitre et il n'y eut pas jusqu'aux plus faibles corporations
qui n'obtinssent contre lui dus sentences en parlement (2). Il est
vrai que les rois de France lui faisaient de temps en temps l'hon-
neur de lui emprunter de l'argent, et que la cathédrale arrivée à
son apogée de magnificence intérieure et extérieure abritait de pom-
peuses cérémonies. Une abbesso de Saint-Pierre avait précédem-
ment forcé ses religieuses à réclamer l'intervention du Chapitre;
en 1456, dix-sept chanoinesses, pour la plupart de maison con-


  (r) M. Jacques, p . 120.