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00 ÉGLISE I)E SAINT-JEAN. vassaux de l'Eglise venaient quelquefois y renouveler leur hommage. En 1349, le dauphin de Viennois, Humbert II, qui, vers la même époque, céda ses étals à la France, afin d'embrasser la vie monasti- que, se présentait en grande pompe, suivi de neuf grands seigneurs, pour faire son fief devant l'autel (t). Mais des événements d'un genre moins agréable devaient, quel- ques années plus tard, réveiller le Chapitre au milieu de ses hon- neurs, et lui rappeler cruellement les dangers de la puissance ter- restre. Si nous en croyons les actes capitulaires, l'an 1303, un corps d'Anglais s'était avancé jusqu'à Savigny d'où il ravageait les campagnes (2). Peut-être n'étaient-ce que les tard-venus, car Menes- Irier fait remarquer que les Anglais n'approchèrent pas de Lyon. Quoiqu'il en soit, on promit 1200 florins à un Maréchal qui avait donné l'assurance de chasser leurs terribles bandes; pour trouver cette somme, les chandeliers d'argent furent mis en gage. Le Chapitre fit ruiner le château de Theizé de peur que l'ennemi ne s'en saisit ; Humbert d'Albon fut proclamé capitaine pour dé- fendre Albigny et Couzon. Plus tard, l'approche des Anglais, qui s'étaient emparés d'Anse, la plus belle mansion du Chapitre, obli- gea les comtes à de nouveaux sacrifices. Ils allèrent jusqu'à enga- ger les vases sacrés à des Lombards et même à des Juifs. A la fin du même siècle, c'est contre le sire de Villars, puis contre le duc de Savoie qu'ils furent obligés de soutenir la guerre ; ils eurent de nouveaux débats avec ce souverain dans le courant du XVe. En revanche, ils jouissaient, vers la même époque, de toute la faveur de Charles V et de ses frères. Ils reçurent de l'un d'eux, Jean, duc de Berry, de superbes présents, savoir : une fameuse relique de Saint-Jean qui valut un pardon à l'église, et la cession de l'hommage de Château-Neuf et Dargoire près de Rive-de-Gier. Ce duc de Berry et Philippe-le-Hardi, son frère, duc de Bourgogne, furent nommés chanoines d'honneur ; le Chapitre ordonna qu'on ( i ) M. Jacques. (a) M. Jacques, lu Primatiale, p . 106. Cel auteur pense que les Anglais en question étaient un de ces corps qui, après le traité, continuaient à gtier royer en leur propre nom.