Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
 :>8                      EOUSE DE SAINT-JEAN.

   ou restauré quelque temps après le passage du redoutable comte, et
  nos pères ont pu en voir des restes notables au milieu du siècle
  passé. 11 s'y trouvait un réfectoire immense où étaient sculptées
  des armoiries, entre autres le lion et le griffon du Chapitre (1). On
  y conservait, dans la salle capitulaire, une pierre qui paraissait être
  la même que celle sur laquelle on lavait les corps des-prêtres atta-
  chés à Saint Jean, aussitôt qu'ils venaient à mourir; dans la suite
  on se contenta d'y laver ceux des archevêques après leur décès.
  Enfin, avant la révolution, elle servait de table où l'on déposait, aux
  principaux jours de l'année, les ornements des trois premiers offi-
 ciants de la grand'messe.
     Dans le même réfectoire, se faisait le repas des trois cènes (2),
 lequel suivait le lavement des pieds, le jeudi saint. Là, assistaient
 ensemble, autour de tables garnies de nappes, depuis l'archevêque
 et le doyen du Chapitre, jusqu'aux derniers enfants de chœur, bâ-
 tonniers, suisses et bedeaux. Là aussi, se faisait chaque dimanche
 la cérémonie de l'eau bénite par trois officiants, en rang de prêtre,
 diacre et sous-diacre. Après la bénédiction de l'eau dans un des
 bas-côtés de l'église, tout le clergé allait en procession dans le
 chœur pour y faire l'aspersion. De là, il sorlait par la petite perte,
 à côté do la place du doyen, et venait se ranger dans le cloître,
 tandis que le prêtre assisté du diacre allait bénir l'eau du puits. Il
 montait ensuite au réfectoire, y bénissait les tables, et, pendant ce
temps, le diacre allait à la cuisine bénir le bouillon des marmites.
 Puis on revenait au milieu de la nef et du chœur, achever la céré-
 monie.
    Ce cloître était encore témoin de plusieurs autres pratiques sin-
gulières ou respectables. Chaque année, par exemple, le 23 décem-
bre, avant-veille de Noël, on y faisait la nomination solennelle de
tous ceux qui devaient officier durant les fêtes. Cette cérémonie
est déjà mentionnée dans les statuts de 1175, et comme en 1750,


  (i) Ces ornements accessoires sont probablement postérieurs à sa cons-
truction principale.
  (•;) Voyez l'ancien cérémonial de St-Jean, par M. Jacques.