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                       ÉGLISE DE SAINT JEAN.                         ',)

numcnt, l'église des Chartreux, dont le dôme surgissant du milieu
de rochers couronnés de verdure est d'un bel effet dans le
paysage.
    Au midi, la Saône qui n'a (dus qu'une lieue à parcourir, avant
d'arriver au confluent, coule d'abord en ligne droite au pied de la
colline de Fourvière. Quoique nous soyons dans la ville, nos re-
gards vont s'étendre sur la campagne ; ils rencontrent pour pre-
miers plans des ponts robustes ; à gauche, un quartier neuf aux
maisons vastes et propres , entrecoupées d"édiiices publics d'un
goût correct, mais froid; à droite, l'Archevêché, la Cathédrale,
la Manécanterie, enfin, le vieux quartier de Saint-Georges, avec sa
Commanderie et son église. I,à, se mirent au bord de l'eau, dans
l'attente d'un architecte démolisseur, les seules maisons de Lyon
qui interrompent la ligne des quais; elles forment le contraste le
plus frappant avec leurs sœurs de l'autre rive, qui, toutes blanches
ou récemment construites, s'abritent confortablement derrière un
rideau de platanes. Celles-ci, au contraire, sont noires, enfumées,
encombrées à leur base de bateaux, d'usines flottantes, de ma-
chines à décharger les fardeaux et de pilotis vermoulus. En de
certains jours, on croirait voir là un quartier de Londres ; mais ce
coteau saint qui le domino nous rappelle bien vite la Rome des
Gaules ; mais les cris des matelots qui peuplent la rive des martyrs
monte comme au temps de saint Sidoine jusqu'au plateau où fut la
basilique des Machabées; mais les germes de ces couvents splendides,
ce sont les ossements des dix-neuf mille victimes de l'empereur
Sévère, et c'est là que nous conservons celte relique sans égale.
Ces arceaux devenus rochers sont les restes de la quadruple voie
construite par Agrippa, le gendre d'Auguste ; ces murs sont ceux
du vieux Lugdunwn ; cette église recèle la prison de Saint-Polhin ;
voici la basilique de Saint-Just, voilà celle de Saint-Irénée ; plus
loin sont les grands aqueducs ; levez les yeux, un théâtre romain
est dans cette vigne, une conserve d'eau sous le jardin de cet hospice,
le palais des empereurs a fait place à ce vaste château. Nous possé-
dons, on le voit, des souvenirs que le règne du charbon ne saurait
détruire ; tant de grands noms et de grandes choses l'emporteront
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