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 conclure , je rapporterai ici l'apostrophe de Byron, bien que
je ne partage pas son opinion sur la prééminence du cigare:
   « Sublime tabac, qui, du levant au couchant, égaies les
travaux du Maure ou l'oisive mollesse du fils de Mahomet! toi
qui, sur l'ottomane du Musulman, partages également ses
heures et rivalises avec l'opium et les odalisques; magnifique
à Stamboul, mais moins noble si non moins cher à Wapping
ou le long du Strand; divin dans leshoukas, glorieux dans une
pipe garnie d'ambre doré; comme tout ce qui charme, tu
nous séduis bien mieux quand tu t'offres avec de riches or-
nements; néanmoins, tes amants véritables admirent encore
plus tes appas dans leur nudité ! — Qu'on m'apporte un
cigare (1) ! » (T)
                                                  H.   LEYMABIE.

   (1) Lord Byron, Vile ou Christian, strophe XIX , chant I I , traduction
d'Amédée Pichot.
   (T) En terminant, avouons avec franchise que cette brillante
 apologie du tabac n'a pas prouvé que son odeur soit agréable ; que
 quelques fumeurs sentent le jasmin ou la rose; que la salivation
soit innocente et sociale; que les rides faciales d'une vieillesse pré-
maturée n'en soient pas le résultat ; que les lèvres, le ne/ ne soient
pas déformés par son usage; que l'estomac, les poumons ne soient
pas altérés par son abus; que la mémoire, l'imagination, etc., etc.
aient plus de force et de vivacité au milieu des sombres et eni-
vrantes vapeurs du tabac. Enfin, pour nous résumer, nous défen-
dons deux questions différentes ; mon spirituel antagoniste vante
le plaisir, moi je signale le danger. L'un et l'autre se présentent
ensemble à la sagesse des lecteurs ; c'est à eux à juger.
                                                  G. MONTABS.