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423 partisans meilleurs, ni plus instruits. Les philosophes eux- mêmes approuvent le négoce, et Platon l'exerça; Dufour, lui, s'y livre avec zèle et probité. Il a coutume aussi de recourir aux Muses, comme à un commerce riche en vertus et en bon- nes disciplines, et il n'en revient pas les mains vides. Il a adressé à son fils, un fils unique, partant pour des voyages, un discours,—les Grecs diraient un poème parénétique (1), - dis- cours travaillé avec une laborieuse élégance, et rempli des pré- ceptes d'une véritable sagesse. Plusieurs fois réimprimé dans l'espace de quelques mois, il a fini par être traduit en latin et en allemand, pour l'instrulion des peuples, dans tout l'univers chrétien. Dufour a retracé dans celte œuvre son ame et son caractère, et s'y est peint comme au naturel (2) » Le Catalogue delà Bibliothèque de M. Pixêrécourt (S) contient au sujet de l'Aloisia la note suivante : « On suit dans ce cata- logue l'opinion générale, qui attribue cet infâme livre à Cho- rier. Cette opinion est fondée sur l'emploi que fit le premier éditeur d'une petite pièce latine dont Chorier s'était reconnu l'auteur, et qu'il avait signée. Il fallait en tirer précisément l'induction contraire, car Chorier se serait bien gardé de déce- ler son anonyme par une si solle maladresse. Je suis loin de défendre les mœurs de Chorier, qui lui ont probablement at- tiré celle méchante imputation, mais je connais son slyle fran- çais et latin, qui met son innocence à l'abri de tout soupçon de ce genre. Chorier ne manquait pas d'instruction, et même de talent, mais ce serait se moquer que de chercher dans ses écrits de la verve et de l'élégance, et ce sont les caractères dis- tinctifs de la latinité néologique et maniérée du faux Meur- sius. L'Aloisia est l'ouvrage d'un militaire hollandais, fort ha- bile philologue et fort mauvais sujet, qui n'en a jamais fait mystère, et dont on trouvera le nom tout au long, à l'article (1) En Ialin Hortatorius, qui conseille, qui exhorte.' (2) Pag. 90. (5) Paris, Crozet, 1838, in-S°, pag. 191.