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417 LES MONCONYS. Nous avons vu les frères Monconys, Gaspard et Baîthazar, aller à la gloire par une route différente. Gaspard de Lier- gue (1) recherchait avec une ardeur et une passion incroyables les manuscrits antiques, les tableaux, les gemmes, les mé- dailles, les inscriptions, les sceaux et toutes les choses de ce genre qui, par quelque mérite d'exécution ou de sens, pou~ vaient captiver ses yeux. Personne, excepté Peiresc, n'avait amassé une si riche quantité d'objets dignes d'admiration. Aussi venait-on de toutes parts, de chez nous et du dehors, visiter comme une sorte de prodige, dans la ville de Lyon, le cabinet d'antiques de Gaspard de Liergue. On reconnaissait que ce cabinet était en rapport avec la dignité et îa grandeur de la ville. Gaspard de Liergue mourut fort âgé, non pas dans le célibat, mais sans enfants néanmoins. Il avait fait héritier Baîthazar, son frère. Celui-ci, qui avait étudié la philosophie et les sciences mathématiques, suivit son goût inné pour les voyages, Il parcourut l'Italie, l'Espa- gne, le Portugal, la Belgique, l'Allemagne^ la Thrace, l'Ana- tolie, la Syrie, l'Egypte et l'Arabie. Ce n'était pas seulement pour voir des choses nouvelles, c'était encore pour fortifier son esprit dans les préceptes de la sagesse, et pour acquérir une véritable connaissance de la philosophie qu'il entrepre- nait ces labeurs. Il voyait et consultait indifféremment les hommes érudits, de quelque nation, de quelque religion qu'ils fussent d'ailleurs. Jamais il ne s'éloignait d'eux sans en reve- nir plus instruit. Il disait qu'il est pour aller à la vérité des routes nombreuses, des routes même diverses et contraires. Après la mort de son frère Gaspard de Liergue, i! lui suc- (3) Lieutenant criminel de Lyon. 27