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                           LES MONCONYS.



   Nous avons vu les frères Monconys, Gaspard et Baîthazar,
aller à la gloire par une route différente. Gaspard de Lier-
gue (1) recherchait avec une ardeur et une passion incroyables
les manuscrits antiques, les tableaux, les gemmes, les mé-
dailles, les inscriptions, les sceaux et toutes les choses de ce
genre qui, par quelque mérite d'exécution ou de sens, pou~
vaient captiver ses yeux. Personne, excepté Peiresc, n'avait
amassé une si riche quantité d'objets dignes d'admiration.
Aussi venait-on de toutes parts, de chez nous et du dehors,
visiter comme une sorte de prodige, dans la ville de Lyon, le
cabinet d'antiques de Gaspard de Liergue. On reconnaissait que
ce cabinet était en rapport avec la dignité et îa grandeur de
la ville.
    Gaspard de Liergue mourut fort âgé, non pas dans le célibat,
 mais sans enfants néanmoins.
    Il avait fait héritier Baîthazar, son frère. Celui-ci, qui avait
 étudié la philosophie et les sciences mathématiques, suivit
 son goût inné pour les voyages, Il parcourut l'Italie, l'Espa-
 gne, le Portugal, la Belgique, l'Allemagne^ la Thrace, l'Ana-
 tolie, la Syrie, l'Egypte et l'Arabie. Ce n'était pas seulement
 pour voir des choses nouvelles, c'était encore pour fortifier
 son esprit dans les préceptes de la sagesse, et pour acquérir
 une véritable connaissance de la philosophie qu'il entrepre-
 nait ces labeurs. Il voyait et consultait indifféremment les
 hommes érudits, de quelque nation, de quelque religion qu'ils
 fussent d'ailleurs. Jamais il ne s'éloignait d'eux sans en reve-
  nir plus instruit. Il disait qu'il est pour aller à la vérité des
  routes nombreuses, des routes même diverses et contraires.
     Après la mort de son frère Gaspard de Liergue, i! lui suc-

   (3) Lieutenant criminel de Lyon.
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