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gloire au grade de docteur, pour le quitter bientôt après. Il
aima mieux la médecine que, pendant plusieurs années, il
exerça heureusement à Bourgoin, dans la province viennoise,
puis à Lyon. Il finit par s'en dégoûter, intenta un procès pour
un bénéfice ecclésiastique, et le gagna. Alors donc, il fut reçu
au chapitre des chanoines de Saint-Nizier de Lyon; ce fut là
le fruit de sa victoire. Il passa deux ou trois ans dans ce genre
de vie, sans être aimé ni haï de ses collègues. Chaque année,
il fabriquait avec art d'excellents calendriers, qu'il publiait en
prenant le surnom de Bon-Ermite. C'était là, suivant lui, une
honnête source de lucres^ et il en retirait quelque argent. Il
suscita cependant contre lui une vive jalousie. Ce métier ni ce
genre de gain ne convenaient à un art aussi noble que la mé-
decine, disaient hautement ses collègues ; l'affaire en vint à un
procès, mais ils perdirent leur cause, quand il eut plaidé pour
lui-même. Enfin, cet homme qui prévoyait longtemps d'avance
les évènemenls et les révolutions, n'eut aucun pressentiment
 de sa mort(l); il croyait avoir une autre maladie que celle
 dont il souffrait réellement, et n'employa pas les remèdes qui
pouvaient le soulager ou le guérir. Il était fort avide de renom-
 mée, mais nul n'était plus inhabile que lui à en acquérir. Il ût
 un testament qui lui valut, à la vérité, la gloire d'homme pieux
 et rempli de religion, mais qui lui ôta celle d'homme sage et
 sensé.

                           PIERRE GUILLEMIN.



  Pierre Guillemin, j'ignore si c'était par jalousie, poursuivait
de sa haine et de continuelles calomnies Lazare Meyssonnier.

   (1) Meissonnier fut plus heureux, pour l'horoscope du P. Campanella, do-
minicain, sur lequel se trouve un curieux chapitre dans cet ouvrage; il avait
prédit sa mort, et l'événement répondit juste à la conjecture. «Meyssonne-
riusdepropinquo Cairipanellae interitu, quem ex constitutione horoscopi pro-
videret, Boessatiutn, datis in eam rem litteris, aliquot ante menses certiorem
fecerat; imaginariœ opinationi sors favit, » Pag. 129,