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  étudier ici un ouvrage assez rare et assez curieux, dans lequel
  se trouvent quelques pages sur des écrivains lyonnais, ou qui
  vécurent à Lyon.
     Chorier lui-même y avait passé quelque temps, car il dit à
 François Dugué : « Lorsque j'étais à Lyon, tu voulais que
 nous nous expliquassions l'un à l'autre le satirique Perse, le
 plus obscur des poètes (1), » et il est aisé de comprendre que,
 se trouvant à nos portes, il dut, lié comme il était, avec tout
 ce qu'il y avait de lettré par ici, venir souvent dans nos murs.
 Les petits chapitres que Chorier nous a laissés sur la vie, sur
 les mœurs et les écrits de ses contemporains sont, en général,
 d'une grande fidélité, si l'on fait la part des blandices et des
éloges qu'il leur adresse galamment. Il n'y a qu'à rabaisser un
peu la taille de ses personnages, et justice sera pleinement
 faite. L'histoire littéraire du XVII0 siècle peut consulter avec
fruit la Vie de Pierre Boissat, académicien, bel esprit qui com-
posa une effroyable quantité de mauvais vers, et dont les bi-
 zarreries de caractère approchaient beaucoup de la folie,
 comme le disent les biographes. Il fut en relation avec un
grand nombre d'écrivains, de poètes et de personnages poli-
tiques, dont les noms se retrouvent sous la plume de Cho-
rier; c'est une curieuse galerie où l'on rencontre quelques
grandes figures auprès de bien des médiocrités. Je remarque
de piquants détails sur Balzac, sur le poète Théophile, sur
l'infortuné maréchal de Montmorency, etc., sur Gaston d'Or-
léans, sur le P. Campanella, sur Nicolas Bourbon, et enfin sur
Molière. Ce sont là tout autant de précieuses pages, que l'on
ne trouve point dans d'autres livres, et qui valent la peine
d'être connues.
  Yoici comment Chorier nous raconte les derniers jours du
poète Théophile, une de ces natures bizarres, capricieuses,


   (1) Vila P. Boessatii, pag. 17. M. Boissat, banquier à Vienne, celui dont les
journaux se sont entretenus, il y a un an, descend de Pierre Boissat.