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S72 assez fortes pour tenir en respect toute velléité ambitieuse de cette puissance. L'augmentation donnée à la Hollande aurait pour objet de lui offrir un dédommagement pour la parcelle de territoire dont elle serait privée en deçà du Rhin, et de l'éloigner de tou- te idée d'alliance avec l'Angleterre en lui offrant un avantage immédiat capable de déterminer son accession au traité. Les accroissements concédés à la Toscane auraient pour mo- tif l'utilité de supprimer des subdivisions territoriales au moins inutiles., si non même nuisibles , et de préparer l'Italie à réaliser bientôt sa centralisation politique. Les duchés attribués au Piémont seraient une compensation généreuse pour les parcelles de territoire qui lui seraient enlevées. Peut-être dira-t-on que l'exécution d'un tel projet serait du» ficile ; cette objection paraît uial fondée si l'on examine la portée des changements que ce projet comporte. Tout le meade reconnaît que la Turquie ne vit plus que facticement , par l'appui intéressé que lui prêtent les puis- sances européennes, qui, par une jalousie réciproque, entre- tiennent la vitalité de cette riche proie de peur que l'une d'elles ne s'en empare au détriment des autres. Le partage de l'empire ottomac s'accomplira donc sans difficulté du moment que la majorité des grandes puissances y voudra consentir. L'Egypte organisée avec les mêmes éléments , établie sur les mêmes bases que la Turquie, pourrait redouter les mêmes vicissitudes si l'absence d'un puissant patronage , ou la débi- lité d'un maître malhabile la laissait exposée à devenir la proie de l'Angleterre. Un tel événement serait fatal à ce pays si riche d'avenir ; car on sait comment l'Angleterre immobilise ses vassaux d'outre-mer sous le joug intéressé de ses exploita- tions commerciales. Il est donc de l'intérêt de l'Egypte et de son souverain actuel de se mettre sous la protection de la France. Méhemet-Ali, vice-roi franco-égyptien, sera plus heu- reux et plus puissant que s'il jouissait d'une souveraineté con-