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36^ pas à la France, non-seulement parce qu'elles ne pourraient lui donner aucun avantage; mais encore parce qu'elles auraient pour résultat nécessaire de continuer un état anormal, dé- pourvu de toute possibilité d'existence plus prolongée, et tout- à -fait contraire aux intérêts bien entendus de notre pays. Examinons maintenant si l'alliance Russe aurait plus de titres à être préférée. III. Les intérêts de la Russie et ceux de la France sont jusqu'à - présent dissemblables, c'est-à -dire que leur satisfaction peut simultanément s'accomplir sans qu'aucune de ces deux nations ait à se plaindre d'avoir perdu des ses avantages. La Russie veut posséder Constanlinople ; depuis longtemps sa politique tend à ce but, et l'on a vu que le jour où elle doit l'atteindre semble arrivé. Il importe peu à la France que cette inévitable éventualité se réalise plus tôt ou plus tard, pourvu qu'elle obtienne en même temps des avantages qui lui offrent à la fois une compensation pour sa tolérance et pour son acquiescement, el une garantie solide pour son avenir. J'ai déjà fait pressentir, à propos de l'alliance anglaise, quels devraient être quelques-uns de ces avantages, leur concession serait sans doute facilement consentie par la Russie qui même, pour obtenir l'agrandissement que depuis si longtemps elle ambitionne, accéderait probablement avec empressement à quelques autres conditions accessoires, complément utile de cette importante transaction. Après avoir ainsi reconnu que la Russie et la France ont intérêt à s'allier l'une avec l'autre pour mener à bonne fin la solution si difficile de la question d'Orient, après avoir re- connu que cette alliance doit être basée sur une réciprocité^