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325 Tous courent : en avant s'en va le plus alerte ; Les faibles en arrière et nul ne s'enquiert d'eux ! Chaque fois qu'apparaît une clairière ouverte, Une trace fuyant parmi la mousse verte, La troupe se partage en deux. Les voilà dispersés, et le jour diminue Et voilà la tempête avec la nuit venue ! Tout ce qui sait parler se plaint avec la voix, Et le tonnerre court furieux dans les bois.... L'éclair comme un serpent dans l'obscurité passe ; On voit à sa lueur les arbres, noirs géants, Tordant leurs bras feuillus que l'orage fracasse. Parfois des yeux sanglants voyagent dans l'espace.... Au loin pleurent les chats-huants : Les Enfants !... je les perds parmi cette tempête. Chacun cherche sans doute un abri pour sa tète.... Sur le sol dur et froid plus d'un tombe mourant... Et plus d'un, sous la pluie, hélas ! s'en va pleurant. Et, sans doute, bien peu pourront trouver un gîte ! L'orage continue et follement bruit. Se rencontrant parfois ils s'embrassent ; puis vite Un éclair les sépare. Ah ! quelle dure fuite ! Ah ! quelle lamentable nuit !