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   La nicotiane nous donne ses feuilles qui sont convenablement pré-
 parées pour fournir à l'immense consommation des amateurs. Les
préparations ajoutent encore aux propriétés du tabac consommé ;
on lui donne ce que l'on appelle le montant, à l'aide de différents
moyens surtout par le sel ammoniaque (sel d'urine des anciens).
   Les feuilles vertes ou desséchées fournissent des principes qui
décèlent les propriétés médicales et vénéneuses de cette plante. Ces
principes prouveront aux plus récalcitrants que leur usage excessif
ou intempestif n'est pas sans danger.
   Vauquelin est un des premiers qui ait présenté une analyse du tabac.
Depuis, plusieurs chimistes s'en sont occupés, entr'autres MM. Pos-
selh, Biemann, Boutron, Henry, etc. Il résulte de leurs travaux que,
outre les principes ordinaires des végétaux, on trouve deux prin-
cipes très énergiques :1a nicotine et la nicotianine. La première,
d'une couleur jaune, fournissant dos petits cristaux, est très
énergique ; elle peut empoisonner le chien le plus vigoureux à la
dose de quelques centigrammes. La seconde, la nicotianine qui con-
serve l'odeur du tabac, est une espèce d'huile volatil insoluble dans
l'eau; elle est très vénéneuse et produit rapidement l'empoisonne-
ment. Ces deux principes réunis sont donc les éléments essentiels
de la puissance du tabac, ils sont pour cette plante ce que la mor-
phine, l'atropine, la daturîne sont pour la belladooa, le pavot, le
datura stramonium, remèdes énergiques, poisons violents.



   INFLUENCE DÛ TABAC SCR LES ORGANES ET LES FONCTIONS.



  De quelque manière que soit employé le tabac, en nature, en pou-
dre, en masticatoire, etc., il agit toujours sur l'organisation et les
fonctions de la vie, il leur imprime la puissance de ses propriétés
médicinales, et, par conséquent, modifie l'état naturel, puisque cet
agent puissant est riche en principes énergiques.
   C'est en vain que l'habitude semble en émousser l'influence, si
quelquefois celle-ci est inappréciable, ce n'est qu'aux yeux de celui
qui en est victime, parce que, le plus souvent, les principes véné-