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â7l nument m'ait échappé, lorsque j'ai parlé des enseignes chez les an- ciens (i). Après ces généralités auxquelles j'ai dû m'arrêter, il est temps de revenir à la cité de Plancus. Comme nous le révèle le monument de Mattonius, elle aussi eut son macellum, ou ses tabernœ macel- larice, et ses macellarii. Il devait en être ainsi, et nous avons lieu de présumer que eette branche de commerce était florissante et lu- crative. Ville considérable, opulente et avancée dans la civili- sation , Lugdimum devait avoir sa bonne part de la recherche gastronomique de la capitale , comme de son élégance et de son luxe , sous d'autres rapports. Entourée de provinces fertiles , elle y trouvait de nombreuses ressources alimentaires ; les grandes voies, qui se croisaient dans son enceinte ; ses fleuves , dont l'un arrivait lentement de la Séquanie , pour descendre ensuite ra- pidement, avec l'autre, dans la mer qui baigne nos riches con- trées du Midi, lui facilitaient, dans tous les sens, le transport de productions variées ; et, sans doute, elle jouissait dès lors de cette abondance confortable qui recommande aujourd'hui aux étran- gers ses tables hospitalières, et qui a fait dire à un poète aimable, notre compatriote (2) : Voulez-vous réussir dans l'art que je professe ? Ayez un bon château dans l'Auvergne ou la Bresse, Où près des lieux charmants d'où Lyon voit passer Deux fleuves amoureux tout prêts à s'embrasser. Vous vous procurerez, sous un ciel favorable, Tout ce qui peut servir aux douceurs de la table. Indépendamment de l'intérêt qui s'attacîie à l'épitaphe de Mattonius Restitutus, son cippe, par sa grandeur, sa beauté, sa belle conservation est un des monuments importants de notre ville, et je m'estime heu- reux d'avoir été à même d'en constater ici l'existence, et d'en indiquer la localité. A cela, j'ajouterai le vœu que l'autorité municipale tâche de l'obtenir du propriétaire pour le placer sous les arcades du Pa- (1) Revue dn Lyonnais, pp. 281-297. (2) Berchoux, La Gastronomie, ch. II.