Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.263

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 tendu pour sa patrie, débordant, comme on'voit, dans un assez grand
 rayon, le jetait dans l'arbitraire et le vague, au mépris des autorités
 géographiques les plus positives et les plus imposantes. Tout ce que
 nous savons de la ville de Trévoux, c'est qu'elle portait à une épo-
 que plus tardive le nom latin de Trevoltium ou Trivoltium ; mais
 nous ignorons son histoire, et, jusqu'à son existence, au temps de
 Ja domination romaine ; et son nom, si tant est qu'elle eût alors un
 nom, nous est demeuré, par cette raison, totalement inconnu (1).
    Spon est tombé dans une autre erreur qui n'est guère moins inex-
 cusable, lorsqu'il a restreint mesquinement à la profession de bou-
 cher celle de Mattonius désignée dans son inscription sépulchrale
 par ces expressions assez claires : NEGOTIATORI ARTIS MACEL-
 LARIAE (2). Colonia, si peu exact pour l'ordinaire, n'a eu garde
de commettre une telle faute (3) ; il n'avait pas oublié son métier de
régent. Mais Spon, dans cette circonstance, a de nouveau perdu de
vue les écrivains anciens dont, ailleurs, il sait bien souvent tirer
parti avec sagacité. Les données que je vais recueillir, pour expli-
quer notre inscription lyonnaise, serviront en même temps à rec-
tifier la méprise de notre savant compatriote.
   Nihil sub sole novum, a dit le fils de David, nec valet quisquam
dicere : Ecce hoc recens est -, jam enim prœccssit in sœculis quœ fue-
runt ante nos (4j. L'étude de l'archéologie présente à chaque pas
le développement de cette maxime du plus sage des rois. Comme
nous, les anciens avaient des marchés et des boutiques, où l'on ap-
portait en vente toute espèce de comestibles. Macellum était, chez

   (1) Il peut paraître étonnant que, sur la rive gauche de la Saône, entre Lyon
et Màcon, l'on n'ait pas retrouvé plus de traces de l'habitation des P,omains :
Montmerte me paraît le point de ces localités qui en fournirait davantage.
Si l'on n'y a pas découvert d'inscriptions , ou de monuments d'une certaine
importance, on y trouve assez fréquemment de petits objets antiques qui ne
sont pas dénués d'intérêt : j'en possède quelques-uns, et notamment un vase
à une anse en beau verve jaune, et travaillé au tour
    (2) toc. laucl.
   (3) Hist. litter* de lijon> tom. I, antiquités, p. 85.
   (4) Eccles., T, 10.