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su Quand ils sauront qu'un jour, sur ce globe où nous sommés, Apparut à nos yeux parmi nous autres hommes, Un homme, ardent génie, esprit prédestiné, Que Dieu seul semble avoir comme exprès façonné Aux esprits immortels de ses saintes phalanges, El qui le front marqué du sceau brillant des anges, Fit ouïr sur nos bords, artiste aimé du ciel, Comme un vivant écho des chants de l'Eternel î IV. Semblable à ce nocher qui sillonnait l'abîme^ Et mesurant la terre à son rêve sublime, En demandait une autre aux flots de l'Océan, On dirait qu'à son tour, comme un astre éclatant, Du fond de sa pensée il a vu poindre et luire Un monde harmonieux qui venait lui sourire, Et que, d'en haut, un Dieu lui montrant le chemin, Pour le conduire au port l'a saisi par la main; Et soudain comme l'aigle impérieux qui passe Et d'un aile de fer dévore au loin l'espace, Franchissant, d'un seul bond, le ciel illimité, On dirait qu'au plus haut de son immensité, Son œil embrassant tout, les pôles et les nues Et mille régions profondes inconnues, Rien plus n'est demeuré sans qu'il n'ait quelque part Surpris, dans leurs replis, les mystères de l'art ; Si bien que subissant sa puissance infinie, Il semble que par lui tout n'est plus qu'harmonie, Et que tout ce qu'on voit, et la terre et le ciel, Ne forme plus qu'un choeur immense, universel !