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223 c'est une mission religieuse et une partie consacrée du minis- tère pastoral. En vous prodiguant, sans distinction, à tous les établissements qui se présentent à vous sous la garantie de la foi catholique, vous témoignez de cette autre vérité sur laquelle je viens un moment appeler l'attention : que ce qui est essentiel en matière d'éducation, ce sont moins les formes visibles que le fonds moral, moins les méthodes spéciales qui règlent les études, que les principes généraux qui président au développement des âmes. En effet, Messieurs, dans l'appréciation de toute œuvre d'enseignement, il faut soigneusement distinguer deux choses: —ce qui frappe tout d'abord, ce qui se produit d'une manière plus saisissante, ce qui attire, bien souvent sans motif, la louange ou l'improbation, c'est l'organisation extérieure, le mécanisme pratique, l'emploi des moyens spéciaux, ce qui régie le temps, les maîtres et les diverses parties de l'éduca- tion; en un mot, les méthodes. Au contraire, les idées fondamentales qui président à la naissance et aux progrès d'une institution, les convictions sur lesquelles elle repose, ce qui en estsle moteur, l'ame, la vie, en un mot, les principes éducateurs, voilà ce qu'on n'estime pas toujours à sa valeur réelle, et ce qui doit, avant tout ce- pendant , déterminer la confiance ou le blâme des esprits sérieux. Quand il nous est arrivé d'exposer nos méthodes, Mes- sieurs, nous avons inspiré rapidement des sympathies ou des répulsions. Les uns ont approuvé avec entraînement, les au- tres ont blâmé avec prévention ; l'attention de tous a été vi- vement excitée. Quand nous avons essayé de faire connaître nos vues,géné- rales, nos principes, quelques-uns n'ont pas compris, plu- sieurs ont jugé assez inutile de comprendre ; l'intérêt a été moins puissant, moins universel.