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exécutés dans la soirée du même jour. M. le comte de Clu-
gny, qui s'était adressé à M. le baron d'Izeron, prévôt-géné-
ral de la maréchaussée, pour le supplier d'accorder un sur-
sis, et qui croyait fermement l'avoir obtenu, fut d'autant plus
surpris de la diligence apportée par le grand prévôt à faire
exécuter les deux jugements, que , peu d'heures après, des
lettres de grâce, demandées au roi par les comtes de Saint-
Jean, arrivèrent de Paris. Ayant rencontré M. d'Izeron, le
lendemain sur le pont du Change, M. le comte de Clugny lui
reprocha très amèrement son manque de parole. Le baron
voulut essayer de se justifier ; mais M. de Clugny, transporté
d'indignation, refusa de l'entendre et lui donna un soufflet.
Un duel suivit immédiatement cette scène : atteint d'un pro-
fond coup d'épée, le prévôt-général expira presque sur le
champ. Une chose encore très déplorable dans cette triste
affaire, ce fut l'insigne faiblesse de la juridiction de la police
qui, en possession, par l'édit de 1699, par l'arrêt du conseil de
1702, parl'éditde 1705et l'arrêt du conseil de 1709, du droit
de connaître de toutes les séditions et émeutes populaires,
laissa pourtant agir le prévôt, ce qui n'avait pas eu lieu dans
les émeutes arrivées au collège de la Trinité, à la Grenette
et à la porte delà salle des spectacles.
   Les journées du 13 et du 14 mai se passèrent fort tran-
quillement ; mais le Consulat, trouvant qu'il existait toujours
une sorte de mécontement et d'indocilité chez les ouvriers,
et prévenu qu'un asssez grandnombre d'entr'eux avait pris le
parti de s'éloigner de la ville, dans la crainte d'être recher-
chés par l'autorité, écrivit au commandant du Pont-de-Beau-
voisin et à celui du fort l'Ecluse pour le prier de s'opposer au
passage de tous les ouvriers qui se présenteraient, et de les
contraindre par tous les moyens à revenir à Lyon, afin d'y
reprendre leurs travaux. Le 15, un escadron des chasseurs
du Gêvaudan, un bataillon du régiment de Royal-la-Manne