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202 fer dans les ateliers de la manufacture d'armes, ce qui leur procura un asile souvent plus sûr que celui que d'autres avaient cru chercher dans des retraites profondes et dans le sein des armées. Javogues était de retour de sa tournée patriotique, qui avait pour but, disait-il, d'assurer le bonheur du peuple et l'extinction du fanatisme. Il venait d'activer les exécutions de Feurs et de Lyon. Il arriva ici pour célébrer le triomphe de la Montagne, l'apothéose de Chalier. Il offrit en spectacle au peuple la profanation des vases sacrés, la procession des ânes revêtus de chasubles et d'ornements sacerdotaux, la parodie du supplice des rois. Il établit la taxe des riches. Heureux ce- lui qui a pu fuir, qui a pu trouver un asile chez les habitants de Pila et des montagnes voisines; car pour tout homme inscrit sur la liste des modérés, des suspects et des conspira- teurs, la hache et la fusillade sont à l'ordre du jour. Voici comment l'abbé Baudin décrit cette époque de déplo- rable mémoire: La mort separmenavedzinlousdepartamontsr Vous ne véit que song, pleurs et ontarramonts. Quai bourrai députât, aï sous commissairous, Que ne seguiant que trop sous ordres sanguinairous, Les prêtres et lous noblous, lous marchands in pô bion, Firount quasi tous prey, par péri tous onsion. Ey se galayant pas incoure à lous jugie, Dret quey l'eriant dedzin, vous failli délougie -, Noun par alla chiéset, ma à la fusillada, Ou à la guilloutzina, ou bon la canounada. Si vous saya ce que se passet vay Lyoun, Vay Marseille et Bourdau, Nantes, Feurs, Avignon ; Ey fasiant egourgie lou moundou par sontennes,