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torons flottantes qui lour-Ã -tour caressaient tous les partis.
Les trois principales -villes du Forez se prononcèrent donc
formellement pour la cause du Lyonnais. Quelques volontaires
se rendirent à Lyon pour contribuer au service de la garde
nationale. Saint-Etienne fournit 110 hommes, Monlbrison
50 et Saint-Chamond 15.
Le calme qui avait régné fut de courte durée. Avant la
solennité du 10 août (car les fédérés célébraient comme fête
nationale la chute de la royauté), un soulèvement eut Heu Ã
Saint-Etienne; des enfants déguenillés parcouraient les rues,
proférant des cris injurieux et des menaces de mort contre
les Lyonnais. On remarqua dans les groupes d'ouvriers un
grand nombre d'étrangers qui cherchaient à les exciter. On.
apprit d'un autre côté qu'un rassemblement de paysans avait
eu lieu autour de Monlbrison ; mais l'adjudant-général Ser-
van, aidé des capitaines d'artillerie Vaugirard et Chappuy
de Maubost, à la tête des braves Montbrisonnais, parvint Ã
les dissiper.
Lyon était déjà cerné du côté du midi ; des troupes dé-
tachées du corps du général Valette occupèrent Rive-de-
Gier. Servan s'y présenta aussitôt à la tête de 100 fantassins?
de 2 pièces de canon et de quelques cavaliers de la garde
nationale de Saint-Etienne. Mais, en arrivant près de Rive-
de-Gier, il tomba dans une embuscade dressée par ces
mêmes dragons de Lorraine, qui, quelque temps auparavant,
avaient failli devenir victimes de la fureur populaire, et qui
aujourd'hui combattaient leurs bienfaiteurs. Le combat ne
fut pas long; le tocsin sonnait de toutes parts, la fusillade,
partait de toutes les directions. Les Lyonnais se réfugièrent
dans la grange des Grandes-Flaches; là , ils se maintinrent
pendant cinq heures. Le vieux sergent Laferté, chef des
canonniersj était tombé sur sa pièce ; le commandant Servan
et la plupart des Lyonnais étaient hors de combat, les muni-
tions étaient épuisées, il fallut se rendre. Mais à quoi ser-
vait une capitulation avec des adversaires qui ignoraient