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138 dérivation. Les personnes qui voudront voir par elles-mêmes ce que j'avance, n'auront qu'à faire une promenade des plus pittoresques, en suivant les bords du Rhône depuis Yassieux jusqu'à Néron. Je donne bien plutôt la description apparente de ce monu- ment que son historique , sur lequel nous sommes réduits à former des conjectures. On trouvera dans les Archives du Rhône, février 1825, une excellente notice publiée par M. Cochard sur les souterrains dont il est ici question, et sur le château et les fortifications de la ville de Miribel. Dans un Essai historique sur Miribel, petite ville de l'ancienne province de Bresse, M. Théodore Laurent a publié en 1834 des recherches pleines d'intérêt sur cette cité, à laquelle son château-fort donnait anciennement beaucoup d'importance. Mais, quant au dire de cet auteur sur la double voie des bords du Rhône, je me rangerais de préférence à l'opinion de M. Cochard. J'ai souvent visité les souterrains qui allaient autrefois de Lyon à Miribel, choisissant toujours le temps des plus basses eaux du Rhône, dans l'espérance d'apercevoir dans le lit dufleuvequelques indices qui pourraient éclairer la ques- tion. Pendant les grosses eaux, le courant vient battre au pied de ces galeries, et les a renversées dans plusieurs endroits, et lorsque le Rhône est bas, on voit les débris de ces maçonneries à la surface de l'eau. Au mois d'avril 1840, le Rhône était si resséré dans son canal, et avait si peu de profondeur, que, de mémoire d'homme, on ne se rappelait l'avoir vu ainsi ; dans quelques endroits , il eût été possible de le traverser sans perdre pied, et la navigation pour les bateaux lourdement chargés et pour les paquebots à vapeur a été interrompue pendant plus d'un mois au-dessus et au- dessous de Lyon. Les eaux étaient bien transparentes, et l'œil pouvait aisément distinguer au fond du lit les objets que.