Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.099

                                      99
au-dessous du village de la Tour-de-Salvagny (1), au ha-
meau de la Pussetière (2), et, plus loin, dans la gorge de la
Beffe, au-dessous du hameau. Là, j'en ai perdu la trace jus-
qu'à Lyon. Mais, de la Beffe (3), l'aqueduc devajt suivre ladi-
rection de la grande route, jusqu'à un réservoir de départ sur
les confins des communes de Charbonnières et de Tassin(i);
 de ce réservoir partaient des tuyaux de plomb ou siphons,
qui transportaient l'eau à un réservoir de fuite aux Massues,
d'où ce liquide arrivait, porté par des arcades, comme à l'a-
queduc duMont-d'Or, jusques à Lugdunum ; ces deux aque-
ducs, à leur entrée dans la ville, devaient être très rapprochés
l'un de l'autre. Dans la ville, les eaux étaient divisées en deux
parts : l'une pour le quartier de Saint-Jusl et de Fourvière
 (son réservoir de distribution est détruit) , l'autre pour le
quartier de Saint-Sébastien. L'eau destinée à cette partie de
la cité arrivait dans un réservoir de chasse dont on voit les
ruines encastrées dans un murde clôture à gauche, à la mon-
tée des Anges, à 15 mètres au-dessous du dividiculum de
l'aqueduc du Gier. Ce réservoir a 1 m. 43 c. de largeur. A
l'intérieur, les murs sont recouverts d'un mortier de ciment
épais de 10 centimètres, avec bourrelets aux angles du ra-
dier. Ce dernier est formé d'une épaisseur de ciment de sept

   (1) Une tour fort ancienne, transformée depuis plusieurs siècles en église, **v
a fait donner à ce village le nom de la Tour-de-Salvagny Le point culminant do
ce village est à 353 m. au-dessus de la mer.
   (2) On l'aperçoit dans les cours des maisons des sieurs Merle et Colon.
   (3) Il eût été encore facile de faire passer l'aqueduc sur Dardilly , et,
après, sur le plateau d'Ecully, où on aurait pu aisément conduire les tuyaux
par le même pont à siphon de l'aqueduc du Mout-d'Or, sans mélanger les
eaux. Des MassuesàLyon, lemêmepont à arcades aurait aussi porté deux ca-
naux pour ces différentes eaux. A Rome, on voit, prés de la ville, trois canaux
superposés ainsi.
   (4) Je regrette beaucoup de ne pas avoir fait un nivellement depuis I»
place de la Demi-Lune jusqu'à la Tour de Salvagny, en suivant la grand
i ouïe, pour connaître le iicu précis où était le réservoir.