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en pierres plates ont pu aisément résister â la poussée des
terres, et la maçonnerie et les enduits de ciment ne sont pas
le moins du monde corrompus. Je puis d'autant plus croire à
ce que j'avance, que les parties que les éboulements du sol,
les coupures des chemins, ou la main des hommes ont mis à
découvert, m'ont semblées extrêmement saines; le ciment mê-
me ne peut se détacher tant il adhère avec force à la maçon-
nerie. Donc, l'aqueduc qui a toujours été recouvert de terre,
doit être intact et pourrait servir encore, sans qu'on fut obli-
gé défaire la moindre réparation dans beaucoup d'endroits.
L'avidité humaine l'a également respecté, parce que dans tout
ce pays la pierre abonde et peut se ramasser à fleur de terre.
Pourquoi donc aurait-on été détruire cet ouvrage comme
on agit tous les jours envers les autres monuments anti-
 ques qui sont dans les campagnes, puisqu'il aurait fallu se
servir de la mine pour arracher des fragments de cette ma-
 çonnerie, tandis que dans le pays ou il passe l'on pouvait ex-
 traire des pierres partout?
    L'industrie, très heureusement, ne s'est pas jetée sur ce
pays, les eaux de Polemieux, de Saint-Romain, etc., ne
font tourner que quelques moulins à farine et vont ensuite se
perdre dans les chemins et dans les prés. Nos édiles pour-
raient acquérir toutes les eaux nécessaires à des conditions rai-
sonnables, restaurer à peu de frais l'aqueduc, et le ramener,
comme, anciennement sur le coteau de Fourvière et sur toute
 autre partie de la ville que l'on désirerait. Quel bien immense
 et quel agrément nos magistrats apporteraient à ces quartiers
si brillants autrefois et si délaissés à présent, où de nombreux
habitants peuvent à peine obtenir, à force de bras, quelques
litres d'eau, de quatre ou cinq puits dont plusieurs ont plus
de trente mètres de profondeur. Tous les quartiers qui sont
sur la rive droite de la Saône, depuis Vaize jusqu'à Saint-
Georges, seraient richement-fournis d'eaux jaillissantes ; la