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 — « Vole!... en avant!... le coq s'est fait entendre....
 Les derniers grains de sable vont descendre....
 Vole !... en avant !... vole, mon noir cheval !
 Aspires-tu le souffle matinal ?
 Voilà, voilà notre course achevée !
 Pour nous le lit des époux va s'ouvrir.
 Les morts au but sont-ils lents à courir?....
 Voici le terme ! Àh ! voici l'arrivée ! » —
 ÃJn noir château se présente à la vue,
 Et le cheval vole à bride abattue,
 Franchit d'un bond barrières et fossés :
Les seuils de fer sont vite dépassés ;
Il va foulant des gazons funéraires,
Passe au milieu de sépulcres épars :
La lune épand quelques rayons blafards,
Se reflétant sur les croix et les pierres.
Regarde là       sans détourner les yeux....
En ce moment vois ce prodige affreux
Du chevalier pièce à pièce l'armure
S'est détachée avec un sourd murmure.
Sa tête, d'où retomba le cimier,
S'est transformée en un lugubre crâne ;
Et ce n'est plus qu'un spectre qui ricane,
Tenant en mains la faux, le sablier.
Et le cheval s'est cabré droit dans l'ombre.
En vomissant des éclairs au feu sombre,...
Lénore tombe.... et sous elle avec bruit
Tout s'abîma, tout rentra dans la nuit....
On entendit un écho lamentable
Là-haut répondre aux sourds cris de douleurs
Sortis confus des mornes profondeurs....
Il s'accomplit, l'arrêt inexorable !
La lune verse une pâle lueur....
Soudain venus des funèbres royaumes,
En ronde alors dansèrent des fantômes ,
Près de la fosse ainsi chantant en chœur :
— « Dût se briser l'ame dans la souffrance,
« Sois patient, mais ne blasphème pas :
« À ton appel répondit le trépas !
« Que le Seigneur t'accueille en sa clémence ! » —
                                     F. FKOLY.