Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.079

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pensée qui nous préoccupait, sur laquelle nous avons insisté
et insistons encore, c'est l'état des études dans le diocèse de
Lyon. Qui donc voudrait contester ici la vérité et l'opportu-
nité de nos paroles? Ce ne sont pas ceux qui chaque jour se
plaignent comme nous, d'avoir consumé de belles et floris-
santes années à souffrir beaucoup, pour ne rapporter de là
qu'un mince bagage scientifique, de manière que plus lard
on est obligé, si le temps et le courage le permettent, de r e -
commencer par la base l'Å“uvre de toute la jeunesse.
                                       F . - Z . COIXOMBET.




  REVUE THÉATRAKE               M"" RACHEX. E T B É J A Z E T .


    Deux femmes, deux artistes d'un mérite bien différent se
 partagent, depuis un mois, sur nos deux scènes,ia curiosité pu-
 blique. Nous avons déjà nommé Mlles Piachel et Déjazet. L'une
 ressuscite; pour quelques jours, parmi nous, un genre qui a fait
 son temps, une forme dramatique usée; mais ce genre et celle
forme resteront, en dehors du théâtre, une de nos plus belles
gloires littéraires. L'autre, toujours fidèle au rire et à la gaîlé,
prête au vaudeville son esprit et sa verve, son organe faux et
 monotone comme sa diction, sa désinvolture lascive et son
 œil agaçant et fripon. L'une exerce un art, l'autre un métier.
Ici s'arrêtera notre parallèle.
   Mlle Piachel que précédait chez nous une immense réputa-
tion avait à la justifier. Il lui restait une autre conquête à fai-
re, celle de la province qui ne ratifie pas toujours les arrêts de
la capitale. Sa répulalion, elle l'a soutenue ; la conquête de la
province, elle l'a faite. Et, comme tous les grands noms, toutes
les organisations privilégiés, toutes les natures d'élite, elle n'a
eu qu'à paraître pour triompher de lous les doutes et sortir vic-
torieuse de celte épreuve. Six rôles onldéjà établi toute ia puis-
sance, toute la souplesse de ce jeune talent si intelligent, si
simple et si vrai dans la conception de ses personnages comme
dans leur réalisation scénique. Six représentations ont déjà
prouvé tout l'intérêt et loutl'enthousiasme que le public met
à suivre la jeune tragédienne sous les différentes faces et les
multiples passions où elle s'est révélée à nous dans Camille,
Emilie, Aménaïde, Hermione, Monime et Roxane. Celte série de
rôles si opposés nous a monlré dans loul son jour ce merveil-
leux talenl qui est venu tout-à coup, comme un prodige, il