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67 rifaient a l'heure, consultant, à la manière de ceux-ci, le sablier d'un côté, et de l'autre les tables de la loi. Cet homme, livré à des thèses de judicature, en se servant du code, emploie une arme dont le maniement ne peut qu'es- tropier. Aussi, blesse-Wl à tort et à travers, sans mil discer- nement et comme l'enfant qui pleure après. Au demeurant, le bien l'emporte chez notre juriste, et s'il fait quelque mal, on trouve en lui des qualités précieuses, qualités qui, sa procédure à part, nous le présentent comme un homme utile, apte à tout bon service. Aussi, est-ce là ie beau côté de la médaille. En la retournant, cette médaille, le même type se présente, mais sous d'autres couleurs. On y voit, cette fois, l'oiseleur caché derrière la haie. IL Lui aussi, fils de campagnard, son digne père l'a tenu aux manécanteries. Pour que la bénédiction du ciel se répandit sur sa nombreuse famille, il avait songé à le lancer dans îcs ordres. Arrivé en troisième, l'étudiant a franchi l'enclos du séminaire, disant adieu à cette vocation qu'on lui souhaitait. Sa pauvre mère, qui lui a vu quitter l'habit religieux, en est morte de chagrin, elle n'a pu supporter cette croix. A ma- jorité, cet enfant maudit a harcelé son père pour ses droits maternels. A vingt-cinq ans, il s'est ensuite marié, malgré sa volonté. C'est le notaire, assisté de témoins instrumen- taires, qui a fait connaître au beau-père les qualités de sa bru. Quand est venue après, la succession de ce pauvre père, il en a attaqué le testament ; a plaidé avec tous ses frères ; puis a entrepris tous les voisins pour des limites, des pas- sages, pour des fossés, des plantations, et des cours d'eau. Le ciel ne l'a pas béni : ses enfants sont venus au monde estropiés, ses troupeaux lui sont morts peu à peu, les abeilles