Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.060

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ou à l'église des martyrs, quelques données prises dans l'histoire
 ecclésiastique des premiers siècles chrétiens peuvent nous la faire
au moins conjecturer.
    On sait assez qu'il exista autrefois dans l'église chrétienne un-
pieux usage, tombé depuis longtemps en désuétude, celui d'offrir à
Dieu de jeunes enfants, et de les consacrer dans les monastères,
comme avait fait, sous l'ancienne loi, la sainte mère de Samuel (1).
On voit cette coutume autorisée par la règle de saint Benoît, la-
quelle est entrée dans d'assez longs détails sur les conditions et les
rites de cette consécration (2). Elle se conserva longtemps après
lui, et, dans le moyen-âge, nous voyons souvent ces jeunes religieux
mentionnés sous les divers noms de Pueri claustrales, Infantes mo-
nasterii, Nutriti, etc. (3). Ces vocations précoces n'étaient peut-
être pas sans inconvénients, mais je n'ai pas à les discuter ici ; je
dois simplement constater les faits, et surtout rappeler qu'une telle
institution existait bien avant le grand législateur des moines de
l'occident. Saint Benoît semble, en effet, en parler comme d'une
chose qui n'était pas nouvelle; et il ne serait pas difficile d'ajouter
à cette vague indication des données plus positives. Je ne citerai
que saint Jérôme, qui, dans une de ses lettres à Eustochium, nous
fait voir des enfants admis dès lors dans les monastères. Vinum,
dit-il, parlant de la vie des moines, tantum senes accipiunt, qui-
bus, etparvulis sœpefitprandium, ut aliorum fessa sustentetur
cetas, aliorum non frartgatur incipiens (4). On trouvera d'au-
tres citations dans le petit ouvrage de Magagnotti sur ce sujet (5).
    Des enfants furent aussi attachés aux églises, pour contribuer à
la célébration et à la pompe des divins offices, avec les divers or-
dres du clergé. Il en est souvent question dans les auteurs et dans les
titres du moyen-âge, où on les voit désignés par les dénominations
de Pueri, Pueri Altaris, Pueri in Albis, Pueri Chorales, Infantes

  (1)   IReg., I, 24-28.
  (2)   Cap. LIS, Defiliis nobilium, vel pauperum, quomodo suscipiantur.
  (3)   Du Cange, et CarpenUer, Glossar., ad hh. voc.
  {i)   Episl. XVIII, Op. tom. IV, part. 2, col. 45.
  (3)   De antiquo rilu offerendi Deo pueros aihuc impubères in monasteriis, etc.