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50 vigation aérienne ; lors même qu'on refuse le succès à ses calculs, on est forcé d'applaudir à la riche imagination qu'ils dénotent. Il y a une certaine adresse, peut-être, à avoir établi dans un travail naturellement aride par le sujet auquel il se rattache, un enchaînement d'idées et de faits qui, d'abord excitent, puis entretiennent et augmentent de plus en plus l'attention et l'intérêt du lecteur. Cette dernière indication de la possibilité d'une navigation aérienne régulière, conquête depuis si longtemps et toujours vainement tentée, forme une sorte de péroraison agréable qui séduit presque la raison, et charme l'esprit. Après avoir lu le mémoire de M. Andraud, on se prend à avoir confiance dans l'efficacité de sa découverte, et à former des vœux pour sa prochaine vulgarisation. J'avoue que j'ai subi cette influence. Le style et les rai- sonnements de M. Andraud sont entraînants ; ils s'appuient sur des faits que tout le monde connaît et qui peuvent servir, par analogie, à douer d'une vraisemblance convaincante les théories de l'inventeur. On sait, en effet, qu'un homme peut, sans efforts, accumuler dans le réservoir d'un fusil à vent une quantité d'air comprimé capable de produire une force immense. Cet exemple paraît donner la preuve qu'une force minime peut condenser l'air de manière à créer une force très énergique. Il est évident, aussi, que l'air comprimé peut être conservé indéfiniment, et peut être facilement transporté. Il semble donc qu'il n'y aurait plus à examiner que les détails mécaniques et les diverses applications possi- bles de l'invention de M- Andraud. Je désire que ma voix, secondée par des voix nombreuses et plus compétentes, puisse provoquer l'examen sérieux et l'étude approfondie d'un système, dont l'application rationnelle paraît devoir produire les plus heureux résultats. B.