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ce moment sans rivale, mettrait à la disposition de l'homme
un moteur dont l'énergie et les avantages seraient immenses.
Ce moteur, c'est l'air comprimé.
L'auteur de cette découverte, M. Andraud, comprenant les
heureux effets qu'elle peut produire, s'est empressé de la ré-
véler au public ; et cependant le public est resté indifférent,
le gouvernement ne s'est pas ému, et l'oubli viendra peut-être
ajourner pour longtemps une invention qui peut contenir les
éléments des améliorations les plus grandes.
Par quelle inconcevable faveur la découverte du daguerréo-
type, cette invention stérile d'un joujou bientôt dédaigné,
a-t-elle pu exciter un enthousiasme général et mériter â son
auteur une récompense double de celle contestée à la veuve
du brave colonel Combes ; tandis qu'une découverte qui pa-
raît essentiellement utile, el riche d'avenir et de prospérité
pour le pays qui le premier saura l'exploiter, reste inapperçue
et sans appui ? Cette question est grave, mais son examen
pourrait provoquer des réflexions affligeantes, il est plus sage
de tîrer le voile sur le passé et de s'occuper des nécessités du
présent et des besoins probables de l'avenir.
Les progrès sociaux, le développement de la civilisation^
l'amélioration morale et matérielle des peuples sont dus in-
contestablement aux inventions qui, depuis la formation des
sociétés, ont successivement agrandi le cercle des connais-
sances et des ressources de l'humanité. Les découvertes nées
d'heureux hasards, ou produites par les laborieuses méditations
de la science, ont toutes augmenté la force des liens qui unis-
sent les hommes. Les découvertes, en effet, ont offert aux
hommes des avantages de plus en plus nombreux et de
plus en plus importants dont l'isolement égoïste et stérile
qui accompagne la vie sauvage aurait empêché la naissance et
l'immense enchaînement.
Il semble que par le bienveillant effet d'une prévision divine,
aucune limite ne soil imposée à l'intelligence humaine., de
telle sorte que les plus nobles espérances de perfectibilité.