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18 ÉTABLISSEMENT DES AQUEDUCS DE LYON. — INCERTITUDES OUà RÉGNENT SUR L'ÉPOQUE OU ILS FURENT CONSTRUITS. Lugdunum couvrait autrefois de ses palais et de ses habi- tations la montagne de Fourvière, une partie du coteau de Saint-Sébastien et de la presqu'île qui en forme la base. Cette presqu'île finissait alors à Àinay où se faisait la jonc- tion des deux rivières. Mais si l'enceinte de la ville antique était presque aussi grande que celle delà ville moderne, il est certain que la population était infiniment moins considérable qu'elle ne l'est de nos jours, parce que les anciens n'avaien£ pas l'habitude de construire des maisons de six à huit étages(l), comme le sont presque toutes celles qui sont bâties à présent. Autrefois, comme aujourd'hui, la cité était privée d'eaux de sources, jaillissant dans son enceinte ou à peu de distance de ses murs. Il fallut donc rechercher dans les montagnes en- vironnantes qui étaient plus élevées que celles de Fourvière et de Saint-Sébastien, des eaux que l'on pût amener sur ces dernières. L'on trouva, sans doute, à une distance assez rapprochée y 12 à 15 kilomètres, les sources abondantes de Fontaine et de Neuville ; mais ces eaux surgissaient à une élévation trop peu considérable pour que les Romains, qui ne faisaient pas les choses à demi, eussent songé à les conduire à Lyon. Ils n'auraient pu s'en servir que pour la basse ville, tandis qu'à cette époque, les palais des gouverneurs, les temples, les principaux monuments et les habitations des citoyens les plus recommandables étaient sur les hauteurs. (1) A Pompeï et à Herculanum, qui sont les seules villes antiques qui aient pu parvenir jusqu'à nous, on ne trouve pas de maisons élevées de plus d'un étage.