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FONDATION DE LYON.—ÉTABLISSEMENT D'UN CAMP PRÈS DE
LA VILLE.
Au temps de l'invasion de Jules-César dans les Gaules, Lyon
n'existaitqu'à l'état de bourgade; aussi n'en fait-il aucune men-
tion dans ses Commentaires; mais l'admirable position des deux
montagnes qui étaient au confluent du Rhône et de la Saône
fut appréciée des Romains, et l'occasion se présenta bientôt
pour ces conquérants d'y établir une colonie. Les habitants de
Vienne qui étaient dévoués à ce peuple, ayant été chassés
de leur ville par les Allobroges qui s'en emparèrent, le
sénat de Rome voulut les récompenser de leur fidélité, et
ordonna à Lucius Munatius Plancus, 43 ans avant Jésus-
Christ (1), de fonder la ville de Lugdunum ou Lugudunum
pour y recevoir les Viennois. Celte ville devint alors un des
boulevards de l'empire, et un camp romain, composé de nom-
breuses légions, fut établi à peu de distance de la ville. J'ai
cru reconnaître l'emplacement de ce camp sur le plateau entre
le pont d'Alaï et Craponne, lequel n'est guère à plus d'une
lieue de la ville, et présentait une excellente assiette pour un
camp ancien. De nombreux ravins au fond desquels coulent
plusieurs ruisseaux, et le voisinage d'une chaîne de mon-
tagnes élevées en rendaient la défense très facile. Une des
grandes voies conduisant de Lyon à Feurs, à Clermont, Ã
Bordeaux et à plusieurs autres villes intermédiaires, traver-
sait ce camp, et plusieurs habitants m'ont assuré qu'un aque-
duc souterrain circulait dans cette plaine, amenant sans
doute les ruisseaux d'Izeron, de Dron, de Ponterle et de
(1) Son tombeau est encore bien conservé, et se voit à Gaëta, à une lieue
et demie de la route de Rome à Naples par les marais-pontins; cette ville au
bord de la mer est entourée de fortifications, et le tombeau de Plancus
couronne la montagne où est la citadelle.