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Le séjour de la province est peu favorable à la culture
des beaux-arts, et particulièrement à celle de la sculpture
qui n'y rencontre pas d'essor, faute d'occasion de se pro-
duire. On peut l'affirmer sans crainte : l'air que l'on res-
pire en province, au lieu d'enflammer le génie de l'artiste,
l'éteint et l'anéantit sous le poids de l'inactivité qui l'op-
presse. Mais le talent de Legendre a surmonté tant de
difficultés et triompbé de tant d'obstacles. Aucun des sta-
tuaires qui l'ont précédé à Lyon n ' o n t , croyons-nous ,
exécuté, dans cette ville, des ouvrages aussi nombreux et
aussi remarquables.
Voici quels sont les principaux :
En 1820, une statue de Léda, remarquable sous le double
1-apport de la composition et du modèle, et que l'on voit
dans la salle de sculpture du Musée de notre ville 3
Une statue d'Eurydice dont il avait fait le modèle Ã
Rome, et qui fut exposée au salon de 1822. On n'a point
oublié le grand succès qu'y obtint cette figure , et si l'au-
teur se fut alors établi à Paris, on ne sait où se seraient
arrêtées sa réputation et sa fortune.
Il a exécuté deux marbres de cette Eurydice, l'un, pour
le musée de Lyon ; l'autre, pour le compte du gouverne-
ment, qui en a fait don à la ville de Bordeaux.
Ces deux statues ne sont pas exactement semblables;
l'auteur a fait subir à la seconde quelques changements
qui ont été trouvés beureux.
En 1823, il fit un Sylbneivre; c'est un des ouvrages
qui lui fait le plus d'honneur. Il a également été deux
fois exécuté en marbre; l'un pour le roi Charles X, l'autre
pour la ville de Lyon.
En I82.4J Othriadas, statue de huit pieds de haut, d'un