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fallait que l'une des deux écrasât sa rivale, ainsi que cela eut lieu
plus tard.

   La circonstance des succès de Vitellius était favorable aux Lyon-
nais pour satisfaire leur antipathie et se venger des Viennois : ils
ne furent pas assez généreux pour la laisser échapper. Suivant Ta-
cite, il n'est sorte de moyens de persuasion qu'ils ne missent en
Å“uvre pour faire partager leur haine par les troupes de Vitellius,
et les animer à marcher contre Vienne, à détruire ce foyer de trou-
bles dans les Gaules, à les mettre eux-mêmes à l'abri de ce qu'ils
affectaient de redouter de la part de ces ennemis si voisins, lorsque
les légions protectrices se seraient éloignées de ces provinces. Voici
le texte de l'historien : Igitur Lugdunenses exstimulare singulos
militum, et in eversionem Viennensium impellere : « obsessam ab
 " illis coloniam suam (I), adjutos Vindicis conatus, conscriptas
 « nuper legiones in praesidium Galbœ » referendo. Et ubi caus~
sas odiorum prcetenderant, magnitudinem prœdœ ostendebant
nec jam sécréta exhortatio; sed publicœ procès : « Irent ultores,
 « exscinderent sedem Gallici belli; cuncta illic externa et hostilia;
 « se coloniam Romanam et partent exercitus, et prosperarum ad*
 « versarumque rerum socios : si fortuna contra daret, iratis ne
 " relinquerentur » (2).


   Ces instigations communes et privées furent sur le point d'obte-
nir tout l'effet qu'en avait attendu la haine qui animait leurs auteurs.
Les troupes prirent le chemin de Vienne, soit que ce fût la route
qu'elles devaient suivre, soit, comme paraît, l'indiquer Tacite, que
leurs officiers ne pussent les retenir ; et cette ville eut vraisembla •


   (1) Je n'oserais ici prendre à la leltre l'expression obsessam, et supposer
que les habitants de Vienne fussent venus quelque temps auparavant mettre
le siège devant la ville de Plancus : l'histoire, du moins, ne nous donne au-
cune autre indication d'un tel fait.

   (2) Hist. I, 65.