Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                     3Ô3
   Ces chiffres sont décisifs, appuyons-les par un dernier exem-
ple puisé dans les annales de l'industrie française.
  Dans la relation d'un voyage qu'il avait fait en France, en
1798, Arthur Young, gentilhomme anglais,, a évalué à 25 sous
le salaire quotidien d'un ouvrier français.
   Ce même salaire a élé successivement évalué :
        En 1819, par Chaptal, à. . . . .          If. 25c.


   L'année 1814 appartient à cette période d'années pendant lesquelles fut
faite en Angleterre la malencontreuse application de l'avant-dernière loi sur
les céréales.
   Cette loi, votée par les propriétaires fonciers qui forment la presque tota-
lité des membres des deux chambres anglaises, avait eu pour but avoué d'é-
lever le produit du revenu immobilier.
    Ce calcul égoïste et anti-social eût un succès incomplet jusqu'en 1812;
mais, à cette époque , des circonstances exceptionnelles produisirent une
hausse extraordinaire sur le prix des blés. Ce prix qui, de 1800 à 1809,
avait été en moyenne à la parité de 105 fr. le quarter (2 hectolitres 90 lit.)
s'éleva, pendant le cours de l'année 1812, jusqu'à la parité de 156 fr. le
 quarter.
   Mais la hausse de 1812, extraordinaire comme les causes qui l'avaient
produite, n'eut pas une existence durable; et, dès l'année 1813, commença
une baisse persistante par l'influence de laquelle le prix du blé, successive-
ment déprécié, se trouva ramené, en 181S, à la parité de 80 fr. le quarter.
   Cependant, si la hausse excessive du pain dura seulement pendant une
année, elle exerça des réactions qui se prolongèrent pendant un espace de
temps plus considérable.
   H est facile, en effet, de comprendre, qu'en de semblables circonstances,
le haut prix du blé entraînant les cultivateurs à semer des céréales non-seu-
lement dans les mauvais fonds, mais encore dans les terrains consacrés
auparavant aux pâturages, l'éducation des bestiaux est considérablement
reslreinte, et le prix de la viande éprouve une inévitable augmentation
qui, par la marche naturelle des choses, se prolonge au delà de l'existence
nième des causes qui l'ont produite.
   Ainsi, par celte funeste complication, les malheureux se trouvent simulta-
 nément obligés de payer beaucoup plus chèrement la viande et le pain, sinon
 même de se passer de l'une et de s'imposer de dures privations pour l'autre.