Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                             351
Et mon ame s'épuise en combats douloureux ;
Courage ! il faut marcher dans cette triste voie,
Dieu le veut, et c'est lui, peut-être, qui t'envoie,
Pour ranimer l'élan des cœurs moins généreux !

Quel obstacle nouveau s'oppose à mon passage ?
Encore ! et puis encor !... sur ce jeune visage,
Pauvre mère, peut-être en vain tu chercherais
Ces traits que ton amour baisait avec ivresse ;
Cet enfant, pur objet de ta sainte tendresse,
Devant lui, sans le voir, morne tu passerais,

Car laflammea noirci cette chair blanche et rose,
Plus fraîche qu'une fleur le matin même éclose ;
Il n'a plus sur son front ses longs cheveux dorés ;
Son doux regard d'azur est froid dans son orbite ;
Non, ce n'est pas ton fils, marche, marche plus vite,
Et va chercher plus loin tes êtres adorés.

Ici, c'est un vieillard qui manque à sa famille ;
Là, c'est un jeune époux, c'est une jeune fille,
Tous, mutilés, broyés sous la dent du fléau.
Partout la mort avec son horrible cortège,
Sans hymnes et sans fleurs, sans la croix qui protège ;
Le désespoir est seul sur ce vaste tombeau.

Quel déchirant spectacle arrête encor ma vue !
Sous cette voûte sombre une femme étendue
Etreignait les corps froids de six jeunes enfants.
Ils croyaient — tant grandit, dans nos douleurs premières,
La foi que nous avons en l'amour de nos mères ! —
Qu'auprès d'elle ils vaincraient les brasiers étouffants.

Mais la mort a plané sur ce groupé immobile,
Elle a mêlé son souffle à leur souffle débile
Et du même sommeil ils se sont endormis :
Du moins, en s'envolant aux Yoûtes éternelles,