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348 Ces tristes et fumants débris; Puis, s'élevant dans l'air orgueilleuse et terrible, Ardente, elle bondit comme un monstre invincible, Messagère des noirs esprits. Bravant cet élément qui combat son audace, Elle franchît la rive, et lance dans l'espace Mille et mille dardsflamboyants; Et quand, pour arrêter cette infernale rage, L'homme no se sent plus qu'un stérile courage Qui s'exhale en cris déchirants, Alors, — oh ! qui pourra retracer ce martyre ! Qui trouvera des mots assez puissants, pour dire Cette torture de l'enfer ! — Alors, comme un serpent qui, maître de sa proie, Pousse un long sifflement dans sa cruelle joie, J-VCt A l t i l i l I A l V J \JlA O Ull^TUUL M.U14U 1 U1J.'] Hurle son chant de mort sur la cité croulante 5 Les flots semblent changés en lave bouillonnante ; Tout se mêle, tout se confond : Sous un rouge reflet le ciel même s'efface ; Los cendres, les débris du feu marquent la trace, Et le métal même se fond. Mais un cri, répété d'une voix unanime, Sort de ce peuple entier qu'un même esprit anime ; Le fléau frappe le saint lieu ! Alors, plus vigoureux, reprenant son ouvrage, Chacun espère encor par son noble courage Sauver la maison de son Dieu ! Mais le feu qui s'étend de l'une à l'autre enceinte N'épargne ni le toit qui couvre l'arche sainte, Ni le bois sacre, ni l'autel :