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274 son de trompe, on se hâta de creuser. Zacharie suivait sa ligne avec l'audace et l'impétuosité du sanglier qui ne dé- vie pas. Mais la mort vint le surprendre au milieu de cette vaste exécution. Le canal s'arrêta en chemin : de Givors, il ne fut qu'à Rive-de-Gier. L'entrepreneur n'emporta dans l'autre monde ni ses plans, ni ses devis; mais on enterra avec lui le principal mobile de son projet, l'envie d'être utile à ses concitoyens, et, sous ce rapport, on peut dire que sa succession tomba plus tard en déshérence. En effet, émerveillés de leur profit, les successeurs de Za- charie pensèrent que ce serait gâter leur position, une po- sition dorée, que de poursuivre ce qu'ils appelaient les rêves de leur auteur, en prolongeant le canal au delà de Rive-de- Gier; eux surtout qui n'avaient, dans le fait, accepté la gloire de ce dernier que sous bénéfice d'inventaire. Or donc, et qu'on nous passe ce souvenir d'écolier, le ca- nal arrêté au quart de sa course, de même que le Rhin, avant l'entreprise de Louis XIV, depuis trente à quarante ans, « Appuyé d'une main sur son urne penchante, » « Dormait au bruit flatteur de son onde naissante, » lorsqu'en 1829, M. Séguin est venu dans le pays planter son drapeau. Il traça son chemin de fer, et l'établit presque parallèle- ment au canal. Il n'y avait que cet événement, que cette nouvelle con- quête de l'industrie qui put réveiller le canal de Givors de cet assoupissement plus que trentenaire. Aussi, à la vue de tous ces wagons chargés de houille cir- culant à peu de distance de sa berge et avec la rapidité de l'éclair, il ne sommeilla plus.