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     Alors, et tout aussitôt, il rêva cette union anticipée, moins
  en Yillaume, moins en agent d'affaires, qni ne rêve certai-
  nes alliances conjugales que pour les beaux présents de
  noces que ces alliances rapportent, qu'en bon et utile citoyen.
     Il est heureux que M. Henry Berthoud ne se soit pas
  déjà emparé de Zacharie, comme il s'est emparé de Jacquard,
  pour le dessiner à sa manière.
    Probablement, il nous l'aurait déjà représenté assis sur le
 sommet du Pilât, ayant à ses pieds le Rhône et la Loire et
 combinant cette gigantesque union.
    Ainsi que d'autres biographes n'ont pas manqué de nous
 peindre Eiquet sur la Montagne-Noire, creusant dans sa tête
 les cinquante-quatre lieues du canal de Languedoc (1).
    Le fait est que, si l'on veut donner quelque hardiesse à la
 pensée humaine, il ne faut pas se lasser de porter ses médi-
 tations au sommet des hautes montagnes.
    L'immense horizon qui devant vous se déploie met à votre
 portée tout ce que la nature a de plus grand, de plus vaste.
 C'est l'inverse du microscope solaire. A la cime des Alpes on
 rêve facilement la conquête de l'Italie. Napoléon au sommet
de la colonne Vendôme exprime l'idée que nous cherchons à
faire comprendre, par la facile domination que ce héros a
exercée et par son leste maniement de la force publique.
    Les autres monts que vous dominez ne sont que des aspé-
rités onduleuses et légères que vous remuez presque à vo-
lonté.
   Lesfleuvesvous font l'effet de petites lames blanches, qu'il
vous est facile de resserrer, d'étendre, de courber, et de sou-
der les unes aux autres.
   Ainsi s'offrit, à coup sûr, à l'horloger lyonnais la soudure
de la Loire au Rhône.

  (1) Louis de Tourreil.