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Je suis la fleur triste et frêle Qui gémit au gré des vents ; Que l'aquilon sur son aile Porte en des climats changeants. Dans la goutte de rosée Ma pauvre tige brisée Retrouverait son encens ! Je suis l'oiseau solitaire Qui chante un hymne de pleurs ; Et nul écho de la terre Ne répond à mes douleurs : Si le rameau de feuillage Abritait mon doux ramage, Le désert aurait des fleurs ! Je suis aussi l'exilée Qui cherche ses rêves d'or , Et son enfauce envolée, Le toit ou son aïeul dort. O doux zéphir que ta lyre Dans un son vienne me dire : Dieu te garde un meilleur sort. Et pour ce miel sans mélange Que votre main versera, O doux poète, en échange, Le Seigneur vous donnera Une brillante auréole, Une divine parole Que le monde bénira ? MUe AnaïsBm.