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 a besoin, et qui aussitôt reçus, les distribue à celui qui
 souffre. «
   Jusqu'à la mort de la fondatrice, le service de la maison,
 les pansements et les autres soins minutieux qu'exigeait
le service pénible del'établissement, étaient faits par des dames
d'une éducation soignée, qui s'étaient vouées à cette œuvre,
avaient tout sacrifié pour prendre les occupations les plus
humbles. Aujourd'hui, les sœurs de St. Joseph continuent
celle œuvre de dévoument.
   Ainsi^ tandis que des génies superbes exercent leur esprit
à de brillantes théories dans le but de soulager des maux pos-
sibles ou vrais, perdent un temps précieux à de vaines spécu-
lations pour améliorer le sort des hommes, on voit ici une
morale active qui soulage des maux réels. Des jeunes filles
infirmes trouvent plus qu'un asile^ des vêlements et du pain :
des personnes pieuses compatissent et souffrent avec elles;
leur apprennent, dans des entreliens familiers, ce langage di-
vin qui rend la douleur supportable, adoucit l'amertume des
larmes et change la crainte en espérance.
  Combien la position morale de ces pauvres orphelines s'a-
méliore lorsqu'elles ont passé quelque temps dans cette d e -
meure ! Une profonde reconnaissance s'empare de leur cœur.
C'est du nom de mère qu'elles nommaient leur bienfaitrice.
Un accord parfaitrègne entre elles ; il y a quelque chose de plus
que ces liaisons d'amitié que l'on observe dans les personnes
de cet âge. Les liens formés par le plaisir sont plus fragiles.
Sous cet air de langueur et de souffrance qui les caractérise,
on découvre l'expression du bonheur que donnent l'inno-
cence et le calme de l'ame. Ne semble-t-il pas que ce soit
sous l'inspiration de celte Å“uvre de bien que Lamartine a
écrit ces vers :

          Aux pieurs de l'orphelin aecordez'votre offrande :
          Un sourire la paye, un œil caché la voit ;
          Sous les traits d'une femme une ange la demande ,
          El sous les traits du pauvre ici Dieu la reçoit.