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   De ce que nous apprennent les auteurs anciens que je viens de ci-
ter, il résulte en général que les diverses dénominations mentionnées
ci-dessus étaient employées assez indifféremment dans l'usage ordi-
naire pour désigner des établissements ayant entre eux un objet
commun, l'hospitalité plus ou moins complète donnée à prix d'ar-
gent. Dans un sens rigoureux, elles étaient applicables cependant à
des choses fort différentes ; et, pour éviter de trop longs détails, je ré'
duirai à troisclasses principales les lieux qui portaient ces noms. Dans
les uns on trouvait réunis le logement et la table, comme dans nos au-
berges proprement dites. D'autres étaient destinés seulement à four-
nir la nourriture aux étrangers ou aux personnes qui n'avaient pas
déménage : ceux-ci ressemblaient à nos restaurants modernes, et,
dans un ordre inférieur, aux gargotes et aux cabarets. Enfin, il en
existait aussi où l'on était reçu pour le logement, sauf à aller prendre
ailleurs ses repas, ainsi qu'on le fait de nos jours dans beaucoup d'hô-
tels garnis. Je ne parle pas de ces lieux que les anciens appelaient
thermopolia , où l'on venait prendre des boissons chaudes, et qui
ressemblaient à nos cafés, moins la décoction de la fève d'Arabie, pro-
bablement inconnue alors : ce genre d'établissement n'a qu'un rap-
port éloigné avec l'objet qui nous occupe (1).
   Si les personnes un peu versées dans l'étude des auteurs anciens
sont familières avec les expressions qui désignent chez eux ces di-
verses hôtelleries, on connaît beaucoup moins ce qui concerne la
classe spéciale à laquelle appartient notre monument lyonnais , je
veux dire les enseignes usitées dans l'antiquité pour indiquer les bou-
tiques et autres lieux ouverts à tout le monde. On a peu étudié ce sujet,
sur lequel cependant on pourrait recueillir des détails curieux , et
qui, réuni aux affiches, objet assez analogue , deviendrait la matière


   (1) Sur le goût des Romains pour ces boissons chaudes, si souvent indiqué
chez les auleurs contemporains, on peut consulter A. Persio, Del lever caldo
costumato dagli antichi Romani. Venezia, 1695,petit in-8°.—J. Freinshemius,
Dissertaliuncula de calidœ potu dans le tome IX des Antiquités grecques de
Gronovius;—Gcbauer, De caldœ et caldi apud veleres potu, etc. Lipsise, 1721,
in-8°.—V. Butii, De calido, frigido, ac temperato antiquorum potu. Romœ,
16o3, in 4°, etc.