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tent plus que lous les autres le besoin. De Yillers né avec
une ame noble, un cœur sensible aux bienfaits, éprouva
de nouveau un de ces attachements vivaces qui survivent à
la perte de l'objet qui les inspire. Long-temps après la mort
de cette dame à laquelle il se plaisait à donner le doux
nom de mère, ses yeux se mouillaient de larmes de recon-
 naissance an souvenir de ses bontés.
    Libre, pendant quelque temps, delout souci domestique,
il put se livrer sans réserve au penchant qui l'entraînait
vers les sciences : une tendance générale commençait à di-
riger les esprits vers elles : les uns, sur les pas de Fonte-
nelle, aimaient à porter leurs regards sur ces corps célestes
qui roulent au-dessus de nos têtes; les autres, guidés par
 l'abbé Pluche, réservaient toute leur admiration pour les
travaux de l'araignée, l'industrie de l'abeille ou les ruses
 du fourmilion. Le premier de ces auteurs avait fait aimer
l'astronomie: le second avait contribué à répandre le goût
de l'histoire naturelle ; de Villers voulut inspirer celui d'une
science non moins attrayante et, en 1761, il publia ses Jour-
nées Physiques calquées sur le plan de ces deux écrivains.
    Déjà, dès 1753, l'Académie des Beaux Arts de Lyon l'avait
reçu au nombre de ses associés. Piepandu dans le monde
littéraire, il ne pouvait rester étranger à la querelle qui
s'éleva bientôt après au sein de la société royale. Le P.
Tolomas, un de ses membres, dans un discours de ren-
trée des élèves du collège, avait cherché à justifier la mé-
thode d'enseignement adoptée par sa compagnie, méthode
 attaquée dans l'encyclopédie. On prétendit même qu'il s'était
laissé aller à des personnalités contre d'Alemberl, auteur de
 l'article critique ; or, ce dernier était membre de la mê-
 me société; il demanda justice à ce corps savant de l'ou-
 trage reçu de la part d'un collègue ; les uns prirent parti
 pour les disciples de Loyola ; les autres se rangèrent du
côté des encyclopédistes : de Villers à qui semblait juste la
 cause de ces derniers se déclara en leur faveur ; ainsi du