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« Viens, nous serons heureux ensemble,
« La terre est indigne de toi.
« Là , jamais entière allégresse ;
« L'ame y souffre de ses plaisirs ;
« Les cris de joie ont leur tristesse,
« Et les voluptés leurs soupirs.
« La crainte est de toutes les fêtes ;
« Jamais un jour calme et serein
« Du choc ténébreux des tempèles
« N'a garanti le lendemain.
« E h ! quoi, les chagrins, les alarmes,
« Viendraient troubler ce front si pur,
« Et par l'amertume des larmes
« Se terniraient ces yeux d'azur ?
« Non, non, dans les champs de l'espace
« Avec moi tu vas t'envoler ;
« La Providence te fait grâce
« Des jours que tu devais couler.
« Que personne dans ta demeure,
« N'obscurcisse ses vêtements ;
« Qu'on accueille ta dernière heure
« Ainsi que tes premiers moments !
« Que les fronts y soient sans nuage,
« Que rien n'y révèle un tombeau !
« Quand on est est pur comme à ton âge,
« Le dernier jour est le plus beau. »
Et, secouant ses blanches ailes,
L'ange, Ã ces mots, a pris l'essor
Vers les demeures éternelles.
— Pauvre mère, ton fils est mort !
Voilà qui est parfait de vérité et d'ensemble ; c'est un pe-
tit lableau d'un travail fini dans ses étroites proportions, une