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  ont été approuvés en France et en Italie. Les travaux ont même reçu uu
  commencement d'exécution, et le pape Léon XII en a témoigné sa recon-
  naissance à l'auteur, en lui envoyant une médaille d'or enrichie de son
 portrait.
     A la création de l'Ecole polytechnique, en 1794, Prony avait été parti-
  culièrement chargé d'y professer la mécanique. Il devint ensuite l'un des
 examinateurs permanents de cette Ecole justement célèbre.
     Admis dans la plupart des sociétés savantes, tant en France qu'à l'étran-
 ger, on le distinguait parmi les membres les plus éminents de l'Institut et
 du Bureau des Longitudes.
    Tant d'illustration devait appeler sur lui la faveur, ou plutôt la justice des
 gouvernements qui se sont succédé, et qui, il faut le dire pour être juste,
 ont tous également, et abstraction faite de leurs différentes conditions poli-
 tiques, encouragé les arts et les sciences, et concouru, par ce moyen puis-
 sant, aux progrès de la civilisation. Prony en a été la preuve irrécusable.
    Après avoir été nommé successivement chevalier, officier et commandeur
 de l'ordre de la Léglon-d'IIonneur, il obtint le cordon de l'ordre de Saint-
 Michel ; il fut crée baron; et pour couronner une aussi noble carrière, le
 Roi l'éleva à la dignité de pair de France le 12 septembre 1835.
    En récapitulant la vie du baron de Prony, ou a peine à comprendre
 qu'un homme ait fait tant et de si grandes choses : mais que ne peut Ja réu-
 nion du savoir au génie et à l'amour du devoir? Pourtant, Messieurs, je ne
vous ai pas encore tout dit. Je veux compléter le tableau en vous rappe-
lant que mon honorable collègue joignait aux dispositions extraordinaires
 qui l'ont de beaucoup élevé au-dessus du vulgaire, les douces et aimables
qualités qui font le lien et le charme de la société. Il avait été doué par
la nature d'un cœur sensible, d'une grande modestie dans ses mœurs, et
 d'une rare simplicité dans ses manières.
    Tel fut l'homme vénérable qui a figuré pendant soixante-trois ans dans
le cadre des ingénieurs des ponts et chaussés, et qui a exercé pendant
trente-quatre ans les fonctions d'inspecteur-général et de directeur de
l'Ecole. Perronet, son maître et le nôtre, est le seul des ingénieurs du mê-
me corps qui aient fourni un exemple de services bidanls, et d'une durée
à peu près égale. Sous le même rapport de longévité, jointe à la célébrité
les ingénieurs militaires se plaisent à citer le maréchal de Vauban.
   Comme Vauban et Perronet, Prony, dans sa carrière, a conservé, sans le
moindre nuage, l'estime et l'affection de ses camarades. Il est vrai que
sa supériorité l'avait préservé de toute concurence, de toute rivalité. Qui
donc, en effet, aurait osé lui disputer le premier rang? Cependant les