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                              ï.


   J'ai vu de vos forêts le dôme séculaire,
 Et vos toits ardoisés, qui vont bien aux couvents,
 Et le Grand-Som, si haut que je voudrais en faire
 Un trépied éternel fumant aux quatre vents.

   Je vous ai vus, vêtus chacun d'un blanc suaire,
Etudier la mort dans des tombeaux vivants ;
 J'ai compris qu'il est bon de vivre au sanctuaire ;
J'ai ri du monde et fait quelques rêves fervents.

   Pourtant, je n'en suis pas pour cela plus fidèle ;
La colombe sur moi n'a point ouvert son aile,
Et Dieu n'a pas voulu visiter ma maison.

   J'ai pris des fleurs que Dieu sur vos monts fit éclore ;
J'ai laissé sur vos murs mon vain nom qu'on ignore,
Et rien ne restera des fleurs ni de mon nom.


                             II.


  Un jour que l'océan plus haut que de coutume
Montait et se roulait dans l'ombre et les éclairs,
Que la foudre en grinçant creusait le flot qui fume,
Comme un soc enflammé qui laboure les mers,