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épitaphe; mais les autres, avec leurs marbres muets, indiquent
seulement le nombre des martyrs qu'ils recouvrent. Ce qu'il
y a là de corps entassés., on peut le savoir, mais on ne peut
connaître aucun nom (1). »
   Ceux des poèmes de Prudence qui sont en vers élégiaques,
se distinguent par la facilité de la versification ; telle est
l'hymne en l'honneur de saint Hippolyte. Le supplice du bien-
heureux martyr est décrit en vers assez beaux. L'hymne III e
des Couronnes atteint quelquefois à une grâce et à une élé-
gance inspirées aussi par un beau sujet, car il s'agit d'une
douce vierge espagnole, de la noble Eulalie qui, en l'année
303, mourut à l'âge de treize ans, pour la foi du Christ (2).
   Il y a des sentiments élevés et tendres, des pensées nobles
et gracieuses dans les hymnes pour les diverses parties du
jour et pour les grandes fêtes. Rien n'égale en suave fraîcheur
quelques strophes qui se trouvent au milieu de l'hymne sur
l'Epiphanie. Ces tendres enfants moissonnés comme de jeu-
nes fleurs, que flétrit un brûlant tourbillon, présentent la
plus touchante des images. Quelle heureuse idée que celle
de ces innocentes victimes qui jouent avec la couronne du
martyre !
   « Salut, fleurs des martyrs, vous que, sur le seuil même
de la vie, le persécuteur du Christ enleva, comme un tour-
billon moissonne des roses naissantes.
   « Vous, premières victimes du Christ, tendre troupeau
d'agneaux immolés, vous, au pied de l'autel, dans votre
aimable simplicité, vous jouez avec vos palmes et vos cou-
ronnes.
   « Qu'a servi un si noir forfait? Que revient-il à Hérode de
son crime odieux ? Seul, parmi tant de funérailles, le Christ
se dérobe au trépas.

   (1) Des Couronnes, Ijymiw xr. 1—12.
  (21 Nous supprimons ici quelques détails et de très belles citations la-
ines.                                           {Note de l'Editeur).