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  fontem Trimi et Quirini (1) ; ou pour mieux dire, ce doit être la
  même, comme Spon l'a conjecturé avec beaucoup de vraisem-
 blance (2). La forme du marbre rappelle, d'ailleurs, ainsi que la dis-
 position des lettres, les tablettes placées devant les niches des lieux
 de sépulture qu'on appelle columbaria, monuments qu'on a retrouvés
 plusieurs fois à Rome (3), mais que nous ne savons pas avoir jamais
 été reconnus dans notre ville. Il est à croire que cette pierre avait
 été apportée à Lyon, au dix-septième siècle, par le propriétaire de la
 maison où Spon l'avait vue, et d'où M. Artaud l'a fait transférer au
 Palais-Saint-Pierre.
    Cette qualification deMEDICA doit seule nous occuper ici, et pré-
 sentera des difficultés de plus d'un genre. Elle est fort singulière pour
 des lecteurs modernes, pour ceux même qui, non étrangers à l'anti-
 quité, sont plus familiers cependant avec ses écrivains qu'avec ses
 monuments. Employée substantivement, comme elle est ici, il est fort
 rare, en effet, de la rencontrer chez les auteurs latins ; je ne la trouve
que dans quelques passages de la jurisprudence romaine, dans une
lettre fort curieuse de saint Ambroise (4), et dans le roman d'Apulée,
qui fait dire à l'une des sœurs de Psyché, obligée de soigner un mari
goutteux, et peu satisfaite de son état : N'ec uxoris officiosam fa~
ciem, sedmedicœ laboriosampersonam sustinens (5).
    Si l'on recherche des faits historiques, ou des détails de mœurs
tendant à constater l'existence d'une coutume, la pénurie devient
encore plus grande. Je ne vois qu'un seul fait dans toute l'antiquité ,
si toutefois on peut l'appeler un fait, et non une fable , l'aventure que
rapporte Hygin, de la jeune Agnodice , qui, s'étant déguisée eu

   (1) Inscript, anliq., p. DCXXXVI. 2„
   (2) Recherches des antiquités de Lyon, p. 145.
    (3) De lels monuments ont été la matière Je Jeux savants ouvrages d'ar-
chéologues italiens, Gori et Bianchini, qui ont pour titre : le premier, Monu-
mentum, sive columbarium liber larum et servorum Liviœ Attgushe et Cœsarum.
Florentia! 1727, in-folio; le second, Camere ed Iscrizioni sepulcrali de' liberti,
servi, ed ufficiali délia casa ai Augusto. Roma, 1727, in-folio,
   (4) I Class., Epist. V, 9. Oper., I. II, col. 767.
   (5) Metam. 5. ed. Goud. p. 9 i .