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364 appelé vulgairement brouille , y croît a b o n d a m m e n t , sont gras,limoneux, bourbeux , peu profonds, garnis de végétaux et chargés d'insectes. Ce sont les plus poissonneux, ceux qui, en assec , donnent aussi les meilleures recolles. Mais, quoique les plus productifs et les plus recherchés, ils sont les plus m a l - sains, e t , de tous les réservoirs de la Bresse, ceux dont les ri- v a g e s , en é t é , fournissent le plus de miasmes. Ainsi, recon- naissons, en passant, que les étangs qui contribuent le plus à l'insalubrité de la Bresse sont ceux qu'on estime le plus comme propriété et qui, assolés , donneraient les meilleures récoltes aux laboureurs. Un grand argument qu'on fait valoir en faveur des é t a n g s , c'est que leur eau n'est pas corrompue , et que, si elle l'était, on ne pourrait y élever le poisson. C'est un fait qu'on n'a jamais contesté, au contraire il est démontré que le poisson meurt s'il entre dans l'étang de l'eau de mare corrompue. Mais ces faits, bien qu'exacts, n'atténuent en rien ce qu'on a dit de l'insalubrité dont on accuse les étangs. On conçoit bien qu'une masse d'eau pluviale , contenue dans un large réservoir , puisse , quoique stagnanle, résistera la décomposition putride, grâce à l'action des vents et à son renouvellement par les pluies. Cependant, les diverses analyses qu'on a faites de l'eau des étangs sont loin de la donner pour pure et dépourvue de principes nuisibles. Mais c'est moins au sein du réservoir que dans la vase de ses bords que réside la corruption. C'est là , en effet, dans cette partie de l'étang que les eaux abandonnent, pendant la séche- resse de l'été, c'est là que se décomposent etse putréfient, sous l'action du soleil^ les substances animales et végétales jetées et accumulées sur le rivage par les v e n l s , et qu'il se forme un vaste bourbier d'où s'échappent les émanations délétères. D'un autre côté , quand les étangs sont mis en assec , leur fond garni de cadavres de poissons, d'insectes, de plantes mortes et de divers détritus qui avaient résisté à la décomposi- tion putride, tant qu'ils étaientinondés, desséché et soumis au puissant dissolvant du soleil, subit les lois chimiques de la dé-